Hippocrène
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 Chapitre un : une arrivée humide.

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Le Démiurge
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Le Démiurge
MessageSujet: Chapitre un : une arrivée humide.   Chapitre un : une arrivée humide. EmptyLun 18 Fév - 21:02

Est invité sur ce sujet : Adam.

Même la sonnette voulait tenir un certain standing.

Dans le hall d'entrée, une pièce de taille moyenne surplombée par un balcon, elle résonna une fois, deux fois... puis encore, l'homme à la porte semblait impatient. Mais Stéphane Falgier était homme patient. Même dans ces temps troubles, il estimait, dans un calme presque lugubre, que chaque chose devait être faite en son temps. Surtout pendant ces troubles. Sans quoi, il pourrait bien y perdre la tête. Un pas après l'autre sur son carrelage noir et blanc parfaitement brillant. Le dos droit de dignité quand il passa l'escalier sur sa droite. La serviette tiède sur son bras tendu, tandis qu'il accueillerait ceux qui avaient bravés la tempête.

Il ouvrit et si le geste n'avait rien de cérémonieux, il n'était pas non plus saccadé. Non, c'était un beau geste, fluide et gracieux alors qu'il effectuait un pas en arrière pour laisser passer ceux qui s’abriteraient de la pluie. D'abord une surprise, il ne reconnut pas immédiatement les silhouettes. Puis un soulagement.

« Suzanne...
-Monsieur Falgier ! C'est le seul qui a bien voulu m'croire, c'est le seul qui a bien voulu m'suivre ! »

Il sourit à la jeune femme et lui tendit une serviette. Puis aussi une à l'homme, tandis qu'il baissait respectueusement les yeux.

« Soyez-en remercié. »

Quand il se redressa, grand homme aux cheveux noirs qui se filaient d'argent, son regard marron avec un petit quelque chose de brillant. Un vague sentiment de reconnaissance qui perçait son masque de professionnalisme.

« Merci d'être venu, répéta-t-il. J'ai réuni les hôtes de la maison dans le petit salon afin de leur annoncer la... nouvelle. J'ai préféré attendre votre venue. Suzanne vous a-t-elle renseigné assez sur ce qu'il se tramait dans notre demeure ? »

Sombre histoire pour une maison qui s'était toujours voulu tant irréprochable. Comme la sonnette.
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Ereb
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Ereb
MessageSujet: Re: Chapitre un : une arrivée humide.   Chapitre un : une arrivée humide. EmptyMer 20 Fév - 21:16

Il s'ébroua comme un chien qui revient de l'étreinte nocturne, sa cravate piteuse évoquant vaguement un collier oublié. La pluie glissait sur dos vouté, se retirant comme à regret et formant sur le sol trop brillant une trainée boueuse. Kelsier chercha des yeux Suzanne, par pur réflexe, histoire de vérifier qu'elle n'avait pas fondu dessous son pardessus. Ce n'était pas le cas: crottée comme lui, tout au plus.

Les yeux de métal du policier détaillèrent le majordome qui avait eu la bonté de leur ouvrir enfin, et il se redressa par réflexe en prenant la serviette salvatrice, essuyant sa tignasse rousse que la pluie faisait ridiculement boucler. Il y avait dans la posture de cet homme en face de lui quelque chose qui clamait qu'il était de la haute, voyez, plus encore que ceux qui se targuent de l'être. Parce que cet homme, tout larbin qu'il soit, suintait la distinction par tous les pores. Et ça le gênait, à Kelsier, parce que c'était pas son monde, la distinction. La dignité. Bon sang, il n'était qu'un vieux clébard des stups qui avait davantage roulé sa bosse dans le caniveau que dans les palaces...

- Hrmn.

Mauvaise pioche. On recommence, sans grogner. Sa voix était sa meilleure arme, et après s'être raclé la gorge, il ménagea un murmure de basse confortable et rassurant, professionnel.

- Normal, je fais que mon boulot. J'ai cru comprendre qu'il y avait eu un mort, mais Suzanne était un peu paniquée et je n'ai pas pu en tirer davantage. Pouvez-vous me donner votre version?

Le "avant que je rentre dans l'arène" était implicite. Il savait parfaitement que Falgier n'était pas à compter dans ses alliés, mais la mise en confiance, c'est important. Ses yeux scannèrent soigneusement le décor terriblement riche, et une étrange satisfaction de pauvre lui vint à la penser de laisser sa trace dans cet hall.

Une trace sous forme d'empreintes de boue noirâtre.
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Le Démiurge
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Le Démiurge
MessageSujet: Re: Chapitre un : une arrivée humide.   Chapitre un : une arrivée humide. EmptyJeu 21 Fév - 19:59

Les gens arrivaient comme ils le pouvaient. Stéphane ne lança même pas un regard à ces marques boueuses, au sol. Une fois qu'il pourrait, il laverait. C'était normal, ce n'était que son boulot, à lui aussi. Oui, il comprenait ce policier. Il avait l'impression de comprendre ce qu'il disait et ce qu'il était. Il était même content que ce soit lui, plus qu'un autre, qui soit là, il avait une bonne première impression. Sans doute pas un pourri. Il l'espérait. Il en avait diablement besoin.

Pourtant, ça faisait tâche, ces traces de boue. Il remerciait le ciel qu'aucun pensionnaire ne passe à cet instant, confinés dans le salon qu'ils étaient. Quoi qu'à bien y penser, plus tâche encore était cette histoire de meurtre. De quoi donner le vertige à un majordome si paisible. Mais la voix du policier était rassurante. Comme une ancre à laquelle on a envie de s'attacher, quoi qu'il arrive. Le majordome hocha doucement la tête, s’exhortant au calme et à l'efficacité.

« C'est un mariage. Monsieur Natrat connaît bien la maison et je pense que c'est lui qui a demandé à ce que les deux familles se rencontrent ici. Jours après jours, ils sont arrivés l'un après l'autre. Ils étaient tous ensemble hier, alors, une réception s'est faite. »

Stéphane était droit comme un i. Ses yeux cherchaient dans sa mémoire et il racontait sobrement ce qu'il y voyait.

« Du champagne, des petits fours... Rencontre très normale. Les rapports entre les deux familles sont... (il hésita) courtoises. Puis chacun est retourné dans sa chambre. Et c'est à ce dernier moment que Monsieur Natrat fut aperçut en pleine santé. Après... »

Ah. La suite était plus dure à dire que ce qu'il avait escompté. Stéphane resta droit mais silencieux, d'un coup. Ses yeux étaient un peu plus vide. Il lui fallait parler, sans bafouiller. Efficace, efficace. Une respiration.

« Après, monsieur Natrat fut aperçut. Mort. De nombreuses blessures, il y avait du sang. Pâle et immobile. J'ai pu toucher son cou... et il n'y avait pas de pulsation. Pas de vie. J'ai aussitôt envoyé Suzanne chercher des secours et le temps que je revienne... Il n'y avait plus de corps. »

Là, voilà. S'en était trop, pause. La dignité, Stéphane ne s'accrochait plus qu'à ça. Sa mâchoire était serrée. Son regard brillant semblait implorer le commissaire quelque minute de répits avant de poursuivre. Car ça ne suffirait pas, le majordome en était certain.
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Ereb
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Ereb
MessageSujet: Re: Chapitre un : une arrivée humide.   Chapitre un : une arrivée humide. EmptyJeu 7 Mar - 22:04

En écoutant le discours du vieil homme, Kelsier s'était figé, attentif. Il y avait un dogue dans ses prunelles. Plus de corps. Sa première pensée, étonnante, fut qu'il avait téléphoné au légiste pour rien, et puis ses neurones se remirent en place. Plus de corps. Donc soit le mort était mort et avait été emporté (sacrément peu pratique), soit le mort n'était pas mort et s'était fait la malle, soit on avait bel et bien eu raison d'envoyer un ancien des stups dans cette baraque!

C'est un réflexe de flic qui le sauva de la tétanie stupéfaite dans laquelle la nouvelle l'avait plongée, et une pensée charitable qui lui firent s'apercevoir de la détresse du majordome.

- Quelle sorte de champagne? C'est vous qui avez fait les petits fours?

Sa voix calme avait les accents d'une conversation familière. Les questions n'étaient pas dénuées de but: il donnait juste une chance à l'homme de se ressaisir, de revenir dans le cadre confortable de son domaine de compétence. S'accrocher à quelque chose de solide et connu. Adam attendit patiemment que Falgier rattrape son professionnalisme salvateur, avant de continuer.

- Plus de corps, vous dites. Mais monsieur Nadrat était mort. Dans quelle pièce? Qui d'autre que vous a vu le corps?

Les faits d'abord, les relations familiales ensuite. Il retint la foule de questions supplémentaires et détaillées. Il les poserait une fois l'homme devant lui assis, si possible avec un verre d'eau dans les mains.

- Les preuves peuvent avoir été altérées, déjà. Montrez-moi l'endroit où vous avez trouvé le corps, il faut le fermer pour éviter au maximum toute contamination.

Vu les circonstances cependant, il n'avait pas grand espoir que la scène de crime n'ait pas déjà été saccagée par un troupeau de bourgeois en pâmoison.
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Le Démiurge
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MessageSujet: Re: Chapitre un : une arrivée humide.   Chapitre un : une arrivée humide. EmptyVen 8 Mar - 20:12

Ce policier lui plaisait vraiment bien. Stéphane se demandait, dans le fond, comment il devait se sentir, vis à vis de cet instant de faiblesse que le policier avait capté. Il était reconnaissant, oui, aucun doute ! Mais il aurait aimé qu'Adam n'ait rien à faire du tout. Il aurait souhaité être homme fort jusqu'aux bout. Tant pis. Autant prendre cette perche tendue pour retrouver son univers, si doré et bulleux, si loin du sang et de la mort. Se ressaisir. L'homme sourit paisiblement en fermant les yeux. La couleur du champagne lui revenait en mémoire.

« Henriot, Cuvée des Enchanteleurs. Une couleur or extra-ordinaire. Des odeurs de fruits frais et particulièrement les agrumes, ainsi qu’une fusion d’arômes de fleurs. Son goût a une pointe de fruits secs, de caramel et de saveurs épicées. C'est incroyable. »

Il rouvrit les yeux. Finit l'or, rien que du gris, de l'eau qui coule le long des vitres.

« Oui, de même, les amuses-gueules étaient supervisé par moi... Cependant, je n'ai pas tout fait seul. Suzanne et Benjamin m'ont aidé. Vous connaissez Suzanne. Benjamin est mon autre employé. Il a assuré une bonne partit du service, également. »

ça allait mieux. Du moins, jusqu'à ce que le policier revienne sur cette histoire de meurtre. Mais, après tout, c'était normal. Et c'était pour ça qu'il était ici. Cependant, la requête allait être difficile à satisfaire.

« Je veux bien vous montrer où j'ai aperçut le corps. Mais je ne sais pas si cela vous avancera bien. Non, mes employés et moi même n'avons touché à rien, et de même, nos convives ne voudrait en aucun cas y aller. C'est que, c'est mouillés, là bas voyez-vous. » Il montra d'un mouvement de tête la fenêtre. « C'est dehors. Je crains que la pluie n'ait déjà tout effacé. Cependant, si vous tenez à voir, je vous demanderais juste d'attendre, que j'aille quérir un parapluie. »
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Ereb
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MessageSujet: Re: Chapitre un : une arrivée humide.   Chapitre un : une arrivée humide. EmptyDim 10 Mar - 12:56

Pour être tout à fait honnête, Kelsier ne comprenait rien aux vins. Il hochait gentiment la tête aux explications du vieil homme, l'air concentré cependant la seule chose qu'il nota, c'était le nom du troisième domestique, Benjamin. Expliquer le champagne à un homme qui ne connaissait que les tord-boyaux des troquets relevait de l'impossible, et Adam ne connaissait que les alcools qui assommaient un homme vite et bien. Mais il écoutait, et quelque chose dans l'affection que cet homme semblait porter à la boisson lui donnait envie d'y gouter. Pour voir.

La suite était moins tentante. Il se renfrogna, carrant les épaules par réflexe. Dehors, retour sous la pluie et dans la boue. Merci, univers, de prouver une fois encore qu'il n'existe pas de dieu miséricordieux pour les pauvres flics trempés. Adam soupira.

- J'crois qu'avec ce vent, le parapluie sera inutile. Dehors, près du canal?

Si c'était le cas, c'était dangereux. La boue, le sol instable pouvait avoir emporté le corps dans l'eau. Et pourraient tout aussi bien s'emparer d'un pauvre duo en quête d'un corps. Si ce n'était pas le cas... c'était humide. Mais le devoir n'attends pas.

- Essayons de faire vite. J'enverrai une équipe de recherche demain mais j'ai besoin de savoir où tout cela s'est déroulé.

Il réenfila son vieux trench humide qui lui fit l'effet d'une étreinte de macchabée.

[court et inutile, navrée, mais j'ai besoin d'un guide pour le coup]
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Le Démiurge
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MessageSujet: Re: Chapitre un : une arrivée humide.   Chapitre un : une arrivée humide. EmptyMer 13 Mar - 20:30

[Hippo, c'est pour jouer rapidement, et sans contrainte de ligne alors, ne t'en fait pas, ta répon se était parfaite !
Pardon par contre pour le retard que j'ai prit.]

Parapluie inutile, Stéphane trouva la remarque désagréablement pertinente. Il eut de même un petit soupir en hochant tristement la tête. Même en bon magiciens du parapluie, celui qui était capable de prédire les vents et tourner alors l’outil dans le bon sens, il se serait bien vite retourné. Pire, à se distraire à penser aux vents, sans doutes serait-il tout autant trempés. Inutile, donc.

« Veuillez m'excuser. »

Alors, Stéphane s'en alla soudainement, au petits trots. Un petit trot un peu ridicule, qui agitait sa veste en cadence, lui faisait remuer les bras comme une pieuvre malhabile. Gérant d'une maison d'hôte plutôt que sportif. Une fonction qui prenait tout son sens, soudainement. L'homme revenait bientôt, alors habillé d'un petit ciré bleu marine du plus bel effet. Les joues rougies, le souffle court, il s’efforça tout de même à la plus exquise des politesse. Ouvrit la porte. Invita son hôte à passer.

« Si vous voulez bien me suivre. »

La pluie sembla se moquer des deux hommes et redoubla.

_________________________________

Le chemin fut sinueux et désagréablement praticable. Forcé dans un silence provoqué par un vent trop fort, les deux hommes avançaient péniblement. Souvent, Stéphane s'inquiétait que le policier suivent bien, embêté de traiter un hôte de la sorte. Mais le dit hôte l'avait demandé, pas vrai ? Alors, il avançait, sentant parfois ses chaussures joliment cirées glisser dans une boue malpolie. Enfin, écartant deux branches, il désigna un coin, près du canal, le doigts pointé.

C'était une plage de galet. Des galets ronds et lisses, rendus brillants par l'eau de pluie qui coulaient dessus. Aucun risque d’effondrement, la plage semblaient bien stable. Seulement, pour accéder à cette plage, il fallait affronter un petit glissement de terrain qui feraient descendre les deux hommes de moins d'un demi-étage. Un bon fossé tout de même. Un passage semblait être creusée entre les tiges et branches pour passer sans blessures... mais non sans difficultés. On pouvait ici et là voir quelques rondins épais, similis de marche que la boue rendait traîtres, émerger.

« Je suis passé par là, montra l'homme dont le doigts suivait le passage dans la terre. Je l'ai trouvé ici. J'ai été idiot, j'aurai du le remonter d'avantage sur la plage de galet. J'ai juste touché et, c'était... c'était froid. J'ai reculé puis suis remonté, par le même chemin, dire à Suzanne de chercher de l'aide. Je suis revenu et... il n'y avait plus rien. »

Il lança un regard au policier. Si celui-ci voulait descendre pour voir de plus prêt, le maîtres du manoir acceptait déjà silencieusement d’accéder à sa requête.
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Ereb
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MessageSujet: Re: Chapitre un : une arrivée humide.   Chapitre un : une arrivée humide. EmptyJeu 14 Mar - 21:54

Entre l'eau et le trajet, la patte folle d'Adam commençait à méchamment le tirailler. Il boitillait cependant à bonne allure, juste derrière le maître de céans au coquet ciré bleu, le nez au vent. La boue semblait vouloir le retenir de ses doigts glacés, mais il continuait obstinément à décoller ses pieds du sol dans un affreux bruit de ventouse.

Enfin, la majordome s'arrêta, écartant des branche et désignant une plage qui devait certainement être charmante en de toute autres circonstances. Tout en écoutant attentivement le discours inquiet de son compagnon d'infortune, Adam lorgnait d'un air mauvais la pente traitresse menant à la scène de crime.

- C'pas votre faute. Sur, vous auriez dû le remonter dans l'idéal, mais vous pouviez pas deviner, hein, c'pas votre boulot, à vous.

Se voulant rassurant, il tapota de sa grosse patte malhabile l'épaule du vieil homme. Que le corps ait été froid ne signifiait pas grand chose, par ce temps, mais si l'homme était blessé et avait été emporter par le fond, maintenant il était mort. L'inspecteur se retint de le dire, cependant. Pas la peine pour le moment de laisser penser à Falgier qu'il aurait peut-être pu sauver le peut-être mort.

- Bon, vous restez là et je descends. Je reviens vite, c'est juste pour vérifier. Mais j'pense qu'il n'y a rien à voir.

Il ne voulait pas entrainer l'homme dans cette pente qui semblait affreusement traître. Foutu syndrome du chevalier en armure, encore. Adam carra les épaules, et en prenant le plus possible appui sur sa bonne jambe, se lança dans la périlleuse épopée. Mais comme tous les randonneurs le savent, pente et boue ne font pas bon ménage, et en moins de deux, notre vaillant policier se retrouva à chercher désespérément à agripper à n'importe quoi pour ne pas finir la pente de la moins glorieuse des façons (oui, sur son séant, c'est ça). Rencontrant un succès mitigé, il finit sa descente mi-trottant mi-glissant sur une jambe, et couvert d'une solide carapace de boue qui s'agglutinait sur ses jambes et le bas de son manteau.

Tentant de recoller au mieux les débris de sa dignité, Adam se secoua comme un chien mouillé, projetant des éclaboussures noirâtres, et clopina jusqu'à la berge. Il fit quelques pas dans l'eau, constata qu'elle était glaciale, et hurla, les mains en porte-voix en direction de Stéphane:

- Ici, c'est ça?

La nuit et l'eau hélas effaçaient les contours des choses, et le canal pour l'instant conservait ses secrets.
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Le Démiurge
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Le Démiurge
MessageSujet: Re: Chapitre un : une arrivée humide.   Chapitre un : une arrivée humide. EmptyLun 18 Mar - 21:07

D'un signe de tête affirmatif, Stéphane répondit à la question du policier. Il regarda un instant la pente boueuse, mais décida de ne pas bouger, suivant les instructions d'Adam. Un seul homme à remonter sera une affaire suffisamment compliquée. Inutile d'en ajouter un deuxième jugea-t-il rapidement.

Les galets étaient ronds et brillaient parfaitement, humidifiés par la pluie, lissés par la rivière. De là où il était, Adam pouvait voir l'eau qui s'écoulaient de sa gauche, vers sa droite, se perdant dans la forêts qui semblait s'intensifier plus loin. Le corps venaient-il de cette petite butte, sur sa gauche ? Peut-être de plus loin ? Peut-être de plus prêts encore ?

Pourtant, était-ce l'instinct ? Le vieux policier pouvait mentalement retracer la terrible épopée de l'homme, embrouillée malheureusement de milles hypothèses.

Il y avait cette butte, tout juste un peu plus loin que le courant avait petit à petit creusé à sa base et qui, si on en croit les films et documentaires, aurait dû finir en un pointe. Pourtant, c'était comme s'il en manquait un morceau, qui mettait alors les racines d'un arbre à nu. Est-ce que l'homme était simplement venu, puis tombé ? Toute cette histoire ne serait-elle qu'un malheureux incident ?

Ou l'homme avait-il été poussé ?

Le courant semblait fort, mais la rivière peu profonde... Le corps avait sans doute dérivé lentement... et peut-être au prix d'un ultime effort, s'était hissé sur la plage, quémandant du repos, et le vielle homme l'aurait trouvé... Ou bien était-il effectivement mort et seul un caprice du destin l'avait tiré sur cette plage ? Que s'était-il passé quand le majordome s'était absenté, allant chercher de l'aide ? Quelqu'un avait-il achevé le travail ? Où de nouveau, le malheureux s'était-il prit dans une vague qui avait finit ses efforts ?

Vivant ? Mort ? Crime ? Incident ? Comment savoir...

Au loin, écartant de branche, plissant les yeux, Stéphane regardait et attendait, patiemment. Il pensa aux clients de l'auberge. Eux devaient s'impatienter, tout bourgeois qu'ils étaient...
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Chapitre un : une arrivée humide.

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